la chambre de la grand mère Marie
08 juin 2022Certains ne savent pas qu'ils sont morts :
La grand-mère nous a répété plusieurs fois qu’elle attendait son mari. Bien-sûr, nous l’avons informé qu’il ne viendrait pas. Ils sont comme enfermés dans une bulle temporelle, pas encore prêts à partir « pour de vrai ». Ils sont parfois morts trop jeunes, se sont suicidés, ont commis un crime ou en ont été la victime. Ils ont du mal à se séparer de la vie qu’ils ont eu.
Cette chambre est encore occupée par la nounou des enfants qui animaient le Château durant la
vacances. Elle chuchote dans les oreilles, touche tendrement les cheveux des dormeurs et les embrasse sur le front. Sa table de chevet bougea toute seule et un livre traversa la pièce. Elle a donné une gifle, un jour de visite, à un enfant arrogant. Elle n'a pas renoncé à ses principes.
Cette salle porte ce nom car nous avons enregistré une voix féminine appelant une certaine Marie. Dans ce
chambre, une boîte funéraire apparaît parfois, laissant une odeur étrange, car la jeune fille qui morte en 1854, d'une méningite, refuse qu'on ouvre sa boîte où elle cache ses vêtements et ses dents. Une poupée de porcelaine a été mystérieusement retrouvée avec la tête fracassée et le lit, trônant au milieu de la pièce, glissée toute seule d'un mètre, provoquant un grand bruit mais sans plier le tapis.
Dans cette pièce, les dormeurs se sentent surveillés et les poignées de porte tournent toutes seules. Alice faisait partie de la jeunesse dorée des années 1920. Sa jeunesse a été balayée en plein vol par la maladie à 23 ans. Alice épousa le Vicomte de France en juillet 1924 à Fougeret et elle mourut à l'hôpital de Maubeuge en novembre de la même année. Son corps est ramené dans sa chambre au Fougeret, pour le soir, et parfois, on sent encore cet encens d'église, lorsqu'elle accepte de se manifester.